Lors d’un séminaire à Malte la semaine dernière axé sur les nouvelles technologies, un conférencier a expliqué comment celles-ci sont particulièrement blâmées. En effet, elles s’accompagnent presque toujours des changements sociaux. Par exemple, le télégraphe a disparu quand est apparu le téléphone; le réfrigérateur a mis fin au laitier, etc. Une personne a mis en évidence cette spécificité du progrès. Il s’est appuyé sur un objet du quotidien, qui est vraisemblablement non loin de vous tandis que vous me lisez : votre smartphone. Un tout-en-un qui est à la fois un téléphone, une bibliothèque, un appareil photo numérique et un ordinateur. Le smartphone est un concentré, mais il présente égalementune meilleure qualité, réclame moins de travail d’assemblage et requière bien moins de matières premières. a représenté une calamité pour bon nombre d’entreprises majeures : producteurs de CD et vendeurs, sociétés postales, producteurs d’appareils photos polaroid, de téléphones fixes. Le smartphone a été un véritable drame pour ces secteurs. Pourtant, en chassant tous ces appareils, il nous a permis de gagner en confort de vie. C’est là tout « le paradoxe de l’innovation ». Les innovations occasionnent une progression du niveau de vie mais confrontent avant tout les industries à des écueils ; elles leur font éprouver des pertes ou déterminent même leur anéantissement. La croissance du capital n’est tangible qu’à long terme ; mais au début, ce sont essentiellement les conséquences néfastes qui prédominent : des ouvriers actifs au sein de ces industries obsolètes finissent par perdre leur emploi suite à la concurrence. Des entreprises d’ameublement disparaissent suite à l’arrivée d’IKEA. Les librairies qui font face à l’ebook. Easyjet précarise les acteurs majeurs avec un autre modèle d’entreprise. Les perdants de cette révolution technique portent surtout un regard sévère sur les nouveaux entrepreneurs. C’est pour cette raison que le progrès, en dépit de son profit indubitable, est au départ continuellement regardé comme un recul. Mais il ne faut pas délaisser l’autre facette de la médaille : l’avènement de l’innovation rend certains métiers soient caduque et conduit des travailleurs de leur travail ; mais d’autre part, l’innovation procure de même de nouveaux emplois. Ce séminaire à Montréal m’a donné une perspective différente sur les mouvements l’actualité.